En ce mois de novembre, nous avons eu l’honneur d’accueillir Olivier Frapolli, entraîneur de l’équipe du Stade Lavallois.
La logistique et l’animation de notre Win’Terview #2 a été prise en charge par les étudiants de Win Sport School Laval.
Gaël Pertron et Kyllian Lepont, étudiants en 2ème année de MBA Marketing Sportif ont été les présentateurs de cet interview. Laura Blouin en Bachelor Événementiel Sportif, Noé Girard et Lison Gandon en Bachelor Management du sport étaient à la régie.
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Pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour, je suis Olivier Frapolli, entraîneur du Stade Lavallois Mayenne FC.
Quel est votre plus beau souvenir en tant que joueur de football ?
Je dirais mon premier match professionnel en Ligue 1. J'avais eu beaucoup de chance, car on jouait au Parc des Princes. À l'époque, le PSG n'était pas le PSG d'aujourd'hui, mais il y avait quand même de grands joueurs. Même si ce match s'est terminé par une défaite pour nous, cela reste mon plus beau souvenir sportif.
Lors de votre carrière de joueur, vous avez eu différents entraîneurs. Lequel vous a le plus marqué ?
Étant aujourd'hui entraîneur, j'ai du recul. Celui qui m'a le plus marqué dans sa façon de manager est Daniel Zorzetto. Il savait créer une réelle proximité avec ses joueurs. C'est ce que j'essaie de reproduire dans mon management. Je ne pense pas avoir le même talent que lui, car il avait une vraie facilité dans ce domaine, mais cela m'a inspiré et donné envie de devenir entraîneur.
Quels sont les principaux changements entre le management exercé par les entraîneurs il y a 30 ans et celui d’aujourd’hui ?
Premièrement, l'environnement a énormément évolué, surtout médiatiquement. À l'époque, les entraîneurs étaient peu médiatisés : il y avait la presse papier mais les réseaux sociaux n'existaient pas et les matchs étaient rarement télévisés. L'entraîneur avait donc une certaine autorité et sa parole était difficile à remettre en question. Les performances étaient moins exposées, ce qui renforçait la légitimité et le respect envers leur travail.
Le management était très directif : l'entraîneur donnait des directives et il fallait les suivre. Aujourd'hui, nous sommes davantage dans la participation, en cherchant à donner du sens à chaque décision. Les outils actuels comme la vidéo ou les données facilitent beaucoup cette approche. Enfin, les équipes et les effectifs ont également grandi, ce qui modifie nécessairement le travail de management.
Comment gérez-vous les réseaux sociaux auprès de vos joueurs et de votre équipe ?
Je ne gère pas directement cet aspect avec eux. Cependant, au centre de formation, nous travaillons beaucoup sur l'utilisation de ces outils. Lorsque les résultats sont mauvais, les réseaux sociaux peuvent avoir des effets négatifs.
Personnellement, je ne suis pas adepte de ces plateformes. Nous sensibilisons les jeunes joueurs au fait qu'il ne faut pas systématiquement lier leur performance à ce qui se dit sur les réseaux sociaux. S’ils attendent toujours des félicitations après un bon match, ils risquent de tomber de haut lorsque leurs efforts n’auront pas été à la hauteur des attentes des spectateurs. Les réseaux sociaux doivent rester un outil de communication, à utiliser avec maîtrise et prudence.
En tant que joueur, vous avez évolué avec Zinédine Zidane, Lilian Thuram et Fabien Barthez. Était-il évident dès le départ qu’ils feraient une grande carrière ?
Ils avaient des qualités et surtout un fort caractère. Zidane, par exemple, était très introverti et timide au quotidien, mais il savait s'exprimer pleinement sur le terrain, en montrant son talent. Fabien, quant à lui, incarnait l'insouciance. Ces joueurs avaient des personnalités fortes et affirmées, ainsi qu'une grande confiance en eux, des qualités essentielles pour réussir à haut niveau.
Vous avez fait la transition de joueur à entraîneur. Quelles ont été les principales difficultés au début de votre carrière ?
J'ai eu l'opportunité d'être entraîneur et joueur pendant six mois pour la réserve de Créteil. Cette expérience m'a montré que j'avais une appétence pour le rôle d'entraîneur et que je ne voulais plus jouer.
La première difficulté a été de faire des choix. En tant que joueur, on se concentre sur soi-même. En tant qu'entraîneur, on dirige un groupe. Réaliser ma première composition d'équipe et laisser des joueurs sur la touche a été un défi que je n'avais pas anticipé, et cela m'a immédiatement plongé dans une logique de management.
Au Stade Lavallois, votre management évolue-t-il en fonction de la dynamique de groupe ?
Absolument. En deux ans, nous avons vécu un titre de champion de National, puis un maintien à la dernière journée en Ligue 2. Les dynamiques étaient très différentes.
Lorsque nous gagnions 20 matchs sur 34, la confiance était naturellement présente, et mon rôle consistait à éviter le relâchement ou l'excès de confiance. À l'inverse, lors de la seconde saison, marquée par des défaites répétées, mon objectif principal était de maintenir la confiance du groupe. C'est crucial dans ces moments difficiles : ne pas lâcher et continuer à croire en ses capacités.
Comment gérez-vous votre propre confiance en vous ?
J'ai découvert des outils comme la préparation mentale, que j'ai pratiqué pendant la période du Covid. En tant qu'entraîneur, il est essentiel de prendre soin de soi pour rester inspirant.
Je pratique la méditation, la cohérence cardiaque et fais du sport. Bien que le quotidien ne permette pas toujours de longues pauses, il est vital de prévoir des moments de récupération mentale et physique pour gérer la pression. Le doute existe, et selon moi, un entraîneur qui ne doute plus est en fin de carrière. Cependant, il est crucial de ne pas transmettre ce doute aux joueurs.
Comment gérez-vous les profils variés de vos joueurs, par exemple Yohan Tavares (36 ans) et Titouan Thomas (22 ans) ?
Généralement, nous ne faisons pas de cadeaux aux joueurs expérimentés car ils sont plus matures. De manière générale, nous ne manageons pas les joueurs de la même manière. Notre politique consiste à encadrer les jeunes par des joueurs plus expérimentés.
À l'entraînement, il n'y a pas de statut : tout le monde est traité de la même manière. Ce qui est essentiel pour maintenir une cohésion. Les anciens doivent être particulièrement présents dans les périodes difficiles, car on ne peut pas demander aux jeunes de prendre les rênes dans ces moments-là.
Quel est le joueur le plus talentueux que vous ayez entraîné ?
Nicolas Pépé, que j'ai eu à Orléans. Dès ses premiers ballons à l'entraînement, on voyait qu'il avait quelque chose d'exceptionnel pour le très haut niveau. Il aimait le jeu et avait envie d'apprendre et de progresser. Il avait les attitudes et les aptitudes nécessaires pour réussir.
Pour finir, quel est votre plus beau souvenir en tant qu’entraîneur ?
Le moment le plus fort a été le maintien avec le Stade Lavallois contre Amiens. En quelques secondes, toute une saison a basculé. Pour l'anecdote, Djibril Diaw, qui a marqué le but décisif, était un défenseur avec un excellent jeu de tête. Avant le match, je lui avais demandé de se préparer à entrer en fin de match, soit pour défendre, soit pour marquer. Sur le terrain, il pensait que le nul suffisait, et j'ai dû lui crier de monter afin de marquer le but de la victoire. Ce souvenir reste unique et inoubliable.
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