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RÉSEAUX D’INTERACTION EN SPORT COLLECTIF

Nos étudiants ont du talent ! 


Nos Bachelors de 3ème année événementiel sportif et marketing sportif de Win Sport School Laval, ont été acteurs du West Data Festival le 12 mars dernier. Cette journée était spéciale puisqu’elle portait sur l’IA et la data dans le sport à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024. Le but, pour nos étudiants, était d’assister aux différentes conférences afin de faire une rétrospective des grandes thématiques abordées. Ils ont donc publié un journal. Ici, retrouvez l’article écrit par Jean-Baptiste FROC et Esteban BEUNEL sur les réseaux d’interaction en sport collectif : appréhender la complexité de la performance collective.

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« Dans les sports collectifs, les interactions entre les joueurs sont cruciales pour le bon fonctionnement d’une équipe. Une équipe doit être vue comme un système, en prenant du recul, l’addition de tous les joueurs sur le terrain va donner une impression de déplacements synchronisés. On peut voir de près un joueur dans une équipe et de loin un système comme un oiseau qui vole parmi tant d’autres qui, vus avec du recul forment un nuage se déplaçant en coordination. 


La vraie question est : Comment créer un système performant ? 

Chaque individu va se baser sur ses propres voisins. On peut dessiner un nuage d’oiseaux comme un réseau d’interaction. Une équipe n’est pas une addition de plusieurs joueurs, c’est une interaction entre les joueurs. Cette interaction produit quelque chose. Par exemple : le bronze n’est pas une juxtaposition de métaux comme le cuivre ou l’étain, c’est un nouveau composé qui possède des qualités que n’avaient pas chacun des composants. Si le tout est plus que la somme de ses composants, un regard trop proche ne permet pas de comprendre entièrement la stratégie d’une équipe, le point de vue doit s’élever et les interactions entre les joueurs se révèlent et dessinent la forme d’un système complexe. 
Un système complexe est fait d’éléments en interaction les uns avec les autres.


Des cellules vivantes, un organisme vivant, une ville ou même un système économique sont des systèmes complexes quand ils sont composés d’éléments en interaction organisés en fonction d’un but, ce but étant de se maintenir. Une équipe de football est un système complexe fédérée par une interaction qui a un but : se passer le ballon pour marquer et remporter la partie. Des entités en interaction qui ont un but commun et qui vont se coordonner pour atteindre ce but. Si on veut comprendre comment fonctionne ce système il va être important de regarder le réseau d’interaction entre les individus. 


Le domaine de Quentin Bourgeais, doctorant à l’Université de Rouen Normandie, est l’analyse de la performance en sports collectifs. Une phrase très importante à retenir : « le tout est supérieur à la somme des parties », par exemple : Pourquoi peut-on dire qu’une équipe est experte ? Ce n’est pas parce qu’elle est composée d’experts, avec les meilleurs joueurs à leurs postes qu’elle va être plus performante. Sinon le sport collectif ne serait pas intéressant, car on peut avoir des équipes avec des moins bons joueurs qui vont plus performer. En NBA, les statistiques les plus fréquentes sont celles individuelles, leurs classements dans les tops joueurs, des statistiques très poussées comme les endroits où les joueurs vont tirer, leur taux de réussite… Au contraire, très peu de statistiques collectives sont disponibles, ce qui ne correspond pas avec l’aspect de système complexe. Quand on veut étudier un système complexe, il faut étudier le réseau d’interaction. 


Le Social Network Analysis (SNA) est un ensemble d’outils utiles pour étudier ce genre d’objets. Ce genre d’objets s’appelle « réseau » avec des nœuds et des points entre les nœuds ou aussi appelés « graphs ». C’est un ensemble de méthodologies pour l’étude des relations entre les entités sociales. Pour détailler ce qu’il y a dans cette boîte à outils que sont les SNA, on aura différentes échelles d’analyses. La première est l’échelle Micro qui permet d’analyser une personne au sein du réseau, pour cela on parle de centralité. Il existe différents types de centralité, par exemple : le point central va intervenir avec beaucoup de personnes, il va permettre de connecter les différentes parties du réseau. L’autre échelle est l’échelle Macro qui examine les formes de réseau dans leur ensemble en utilisant des réseaux condensés, fragmentés ou centralisés. Sur une échelle comme celle-ci on peut ajouter s’il y a des nœuds pondérés ou dirigés. Il y a aussi l’échelle Méso qui analyse un groupe de nœuds et permet de voir ce qu’il se passe à l’intérieur. 


On peut utiliser cette approche pour faire des visualisations explicites mais aussi des métriques qui objective les données. Cela a été utilisé en sport, même si à la base cela provient de la sociologie pour étudier des relations sociales. Une fois les relations définies, il est possible d’ajouter des attributs sur les nœuds. Par exemple, on peut donner une feuille avec la liste des joueurs d’une équipe à laquelle on appartient et on demande de cocher avec quels joueurs on est amis. En faisant ça, on attribue un score « Amis » à tel ou tel nœud. En répétant cela pour chacun, on retrace des réseaux d’amitié. Ce qui permet d’avoir une visualisation claire des liens entre les joueurs, les degrés entrants ou sortants, les joueurs qui donnent de l’amitié ou qui en reçoivent et de voir si ces liens sont réciproques ou non. 


On peut en conclure que dans une équipe, utiliser un réseau centralisé n’est pas forcément la bonne option car cela voudrait dire que l’équipe est dépendante d’un joueur et qu’en cas de départ, d’absence ou de blessure de ce joueur, l’équipe serait perdue et forcément les résultats en souffriraient. Il est préférable d’utiliser un réseau équilibré, condensé, par exemple où la force de l’équipe vient de l’union entre tous les joueurs grâce à leurs liens d’amitié, ce qui crée un véritable système ultra performant. »


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